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L'Initiation

L'Initiation: Premiere Partie: Les Degres de l'Initiation: L'illumination

On-line since: 17th July, 2006

L'illumination

L'illumination résulte d'exercices préparatoires très simples. Ici aussi, il s'agit de faire appel à certaines pensées, certains sentiments qui sommeillent dans l'homme et qui doivent s'éveiller. Mais celui-là seul qui accomplit ces exercices simples avec une patience rigoureuse et une persévérance totale peut aboutir à la perception de la lumière intérieure. Les premiers pas consistent à observer d'une façon toute particulière certains phénomènes et certains être naturels; par exemple un cristal transparent aux belles facettes, puis une plante, un animal. Que l'on commence par concentrer toute son attention sur une comparaison entre la pierre et l'animal de la manière qui va être décrite. Les pensées indiquées ici doivent s'emparer de toute l'âme en s'accompagnant de sentiments très vifs. Aucune autre pensée, aucun autre sentiment, ne doit s'y mêler et troubler l'intensité de l'observation. Que l'on se dise donc ceci : « La pierre a une forme, l'animal aussi a une forme. La pierre demeure immobile à sa place, l'animal change de place. C'est le désir, l'instinct qui pousse l'animal à changer de place, et c'est aussi à la satisfaction de ses instincts que sert la forme de l'animal; ses organes et les membres qui lui servent d'instruments sont façonnés conformément à ces instincts par le désir, tandis que la forme de la pierre est la résultante de forces où le désir n'entre pas » (Note 4 : L'exercice décrit ici, en ce qui concerne la contemplation d'un cristal, est interprété tout de travers par ceux qui n'en connaissent que le côté extérieur (exotérique). Les déformations ont donné lieu à des pratiques telles que la « lecture dans le cristal ». Elles reposent évidemment sur un malentendu. On en rencontre souvent la description. Mais ces pratiques ne peuvent jamais faire l'objet d'un véritable enseignement ésotérique.)

Si l'on plonge intensément dans ces pensées et que, ce faisant, l'on considère la pierre et l'animal avec une attention soutenue, il surgit dans l'âme deux sortes de sentiments très différents. Le premier inspiré par la pierre, le second par l'animal. La chose ne réussira vraisemblablement pas dès le début, mais peu à peu, par des exercices très patients, ces deux sentiments s'acclimateront dans l'âme. Il faut seulement continuer l'exercice sans se lasser. Au début, ces sentiments ne se maintiennent que pendant la durée de l'observation; plus tard, ils subsistent au-delà de cette durée et finalement ils prennent une vie qui persistera. Il n'est plus besoin ensuite que de s'en souvenir pour que ces deux sentiments grandissent, même sans le secours de l'observation appliquée à un objet extérieur. De ces sentiments et des pensées qui leur sont liées naissent les organes de la clairvoyance.

Si à cette observation s'ajoute celle de la plante, on constate alors que le sentiment qu'elle inspire, par sa nature aussi bien que par son degré d'intensité, tient le milieu entre le sentiment que fait naître la pierre et celui que provoque l'animal. Les organes qui se forment de cette manière sont les yeux spirituels. On apprend progressivement à percevoir par eux les couleurs du monde de l'âme et de l'esprit. Tant que l'on a seulement assimilé ce qui a été décrit pour la « préparation », le monde spirituel, ses lignes et ses figures restent obscurs. Par l'illumination, il s'éclaire. Ici aussi, remarquons bien que les mots « clair » et « obscur », ainsi que les autres expressions que nous avons employées, n'expriment notre pensée que très approximativement. Du moment que l'on se sert de la langue commune, il ne saurait toutefois pas en être autrement. Cette langue n'est faite que pour les conditions physiques.

La science secrète qualifie de « bleu » ou « bleu-rouge » ce que les organes de la clairvoyance voient rayonner de la pierre, et « rouge » ou « rouge-jaune » ce qui est ressenti comme émanant d'un animal. En réalité, les couleurs ainsi perçues sont « de nature spirituelle ». Celle qui sort de la plante est « verte », tendant progressivement vers un clair rouge-rose éthérique. Car la plante, de tous les êtres vivants, est celui qui, dans les mondes supérieurs, ressemble sous certains rapports à son aspect dans le monde physique. Il n'en est pas de même pour la pierre ou pour l'animal.

Mais il faut bien comprendre que les couleurs indiquées là désignent simplement la nuance fondamentale des règnes: minéral, animal et végétal. En réalité toutes les nuances intermédiaires existent. Chaque pierre, chaque plante, chaque animal possède sa couleur propre. En outre, les êtres des mondes supérieurs, qui ne revêtent jamais un corps physique, ont aussi des couleurs souvent admirables, mais aussi souvent hideuses. En fait, dans ces mondes supérieurs, la richesse des coloris est infiniment plus variée que dans le monde physique.

Si l'homme a pu acquérir la faculté de voir avec « l'œil de l'esprit », il rencontre tôt ou tard des êtres, les uns plus haut, les autres plus bas que lui, qui ne pénètrent jamais dans la réalité physique.

Quand il en est arrivé à ce point, bien des routes s'ouvrent à lui. Mais on ne saurait conseiller à personne d'aller plus loin sans observer attentivement ce que dit l'investigateur spirituel, ce qu'il a prescrit et enseigné. Même pour les exercices précédents, cette direction éclairée est excellente; et si le chercheur a en lui la force et la ténacité nécessaires pour franchir les premiers degrés de l'illumination, il ne manquera pas de rencontrer la direction appropriée.

Une précaution est en tout cas nécessaire et celui qui ne voudrait pas la prendre ferait mieux de renoncer à tout progrès dans l'occultisme; celui qui veut s'engager sur cette voie ne doit pas perdre ses qualités de noblesse, de bonté et de sensibilité à l'égard de toutes les réalités physiques. Bien plus: sa force morale, sa pureté intérieure, ses facultés d'observation, doivent constamment grandir au cours de l'apprentissage occulte. Par exemple, pendant les premiers exercices de l'illumination, il doit veiller à développer par tous les moyens sa compassion et sa sympathie vis-à-vis des animaux et des hommes, son sens des beautés de la nature. S'il n'y prenait pas garde, ses sentiments pourraient s'émousser, son sens de la beauté s'éteindre sous l'action de ces exercices; son cœur deviendrait dur, sa sensibilité bloquée et il pourrait en résulter des conséquences fâcheuses.

Comment se présente l'illumination, lorsqu'on s'est élevé par la pierre, la plante et l'animal, jusqu'à l'homme ? Comment, après l'illumination, la communion de l'âme avec le monde spirituel va-t-elle s'accomplir et, à travers tous les obstacles, aboutir à l'initiation ? C'est ce que nous allons exposer maintenant dans la mesure du possible.

A notre époque, beaucoup de gens cherchent le chemin de la science secrète, mais ils le font de bien des manière; plusieurs recourent à des procédés dangereux ou même répréhensibles. C'est pourquoi ceux qui pensent posséder la vérité en ce domaine doivent donner aux autres la possibilité de connaître certains traits de la discipline occulte. Nous ne parlerons ici que dans les limites de cette possibilité. Il est nécessaire que quelque chose de la vérité soit révélé pour que l'erreur ne cause pas de trop grands dommages. Par les moyens que nous indiquons ici, personne ne peut subir un dommage, s'il ne cherche pas à forcer la mesure. Mais notons bien par ailleurs que personne ne doit consacrer aux exercices plus de temps et de force que ses devoirs et sa situation dans la vie n'en laissent à sa disposition.

Personne ne doit, parce qu'il suit le sentier, changer pour le moment quoi que ce soit à sa vie. Si l'on poursuit des résultats sérieux, il faut avoir de la patience, être capable après quelques minutes d'application, d'interrompre l'exercice et de retourner tranquillement à son travail coutumier. Il ne faut même pas mêler à ce travail la pensée des exercices. Celui qui n'a pas appris à attendre, dans le sens le meilleur et le plus élevé du mot, ne vaut rien pour l'entraînement et ne parviendra jamais à des résultats de notable valeur.




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